Le Ministre des finances et de la planification de Tanzanie, Dr Philip Mpango a annoncé, lors de la dernière présentation du budget 2016/2017 que le gouvernement allait imposer la TVA (VAT) sur tous les services liés au tourisme lorsqu'ils en étaient jusque là exemptés.
Cela concerne une augmentation de 18% sur les entrées dans les parcs, le transport de voyageurs, les services de safari, les prestations des rangers, des guides etc
A deux jours du 1 juillet, cette TVA vient d'être annoncée aux professionnels déclenchant une grande incompréhension et hostilité...
Haro des professionnels !
Ceci malgré un tollé exprimé par les professionnels du tourisme, tour-operators et divers actionnaires liés au secteur touristique qui ont fait valoir que cette importante augmentation allait être un frein majeur du développement. Le représentant du gouvernement a répliqué qu'après étude, il semble que ceci ne viendra pas perturber la décision des voyageurs souhaitant venir en Tanzanie. Il a également argumenté en disant qu'alors que le Kenya et l'Afrique du sud ont imposé une TVA sur les services touristiques en 2015, cela n'a pas fait diminuer pour autant le nombre de visiteurs. D'ailleurs durant cette même année, la Tanzanie a reçu plus de voyageurs que ces deux destinations.
Dr Mpango a ajouté qu'en 2014, la Tanzanie avait reçu 1,140,156 tourists alors que le Kenya en accueillait 1,261,000 et l'Afrique du Sud 9,549,000.
Le Ministre a alors déclaré que la TVA sur les services (bien qu'elle augmente les prix de 18% !) n'aura pas d'impact sur le tourisme car les visiteurs de Tanzanie sont à haut revenus.
Cette perspective et ces propos ont jeté les tour opérateurs dans la colère. En effet, la destination, déjà chère, souffre déjà d'une baisse de fréquentation.
Cette augmentation de 18% n'a été confirmé que deux jours avant sa mise en vigueur, du grand n'importe quoi pour les professionnels qui auront la charge d'expliquer à tous leurs voyageurs déjà réservés, qu'ils doivent mettre la main au porte-monnaie pour payer ces nouvelles taxes !
L'association des tour operators tanzaniens (TATO) qui a tout tenté pour que le gouvernement revienne sur cette décision, a déclaré que l'application d cela TVA sur le tourisme était contre productive et allait plombé un acteur qui représente pas moins de 17% des ressources du pays..
Le Ngorongoro subit aussi une augmentation
De plus, au même moment le Ngoronroro a décidé d'augmenter ces tarifs. La descente dans le cratère passe de 200 à 250 usd/véhicule et les voyageurs devront acquitter désormais 60 usd au lieu de 50 usd/jour pour entrer dans la zone du Ngorongoro ! Les frais de camping passent de 30 usd/jour/personne à 40 usd.
Sur ces fortes augmentations, il faudra donc maintenant appliquer 18% de taxe VAT. Autrement dit, les mécontents sont nombreux comme par exemple Serene Tours, ce réceptif tanzanien qui s'exprime clairement dans les colonnes du Business Week.
"Quelle ignorance ! La Tanzanie est déjà trop chère. Cela entraînera des annulation de voyage, de la perte de revenus, moins de taxe au final pour le gouvernement. Il en résultera du chômage et des problèmes pour la population, c'est donc l'effet inverse de celui écopé par le gouvernement !
Les arrivées en Tanzanie ont chuté de 15 à 18% déjà sur l'année en cours 2016 et je prédis moins 20 à 25% pour l'an prochain. Le Kenya a su booster son tourisme en offrant des facilités : visas réduits pour les familles, offres pour les investisseurs, diminution des frais d'atterrissage dans le parcs, pas d'augmentation des frais d'entrées dans les parcs durant plusieurs années etc. La qualité de service au Kenya est bien supérieure, le rapport qualité-prix est meilleur au Kenya et je ne parle pas de l'Afrique du Sud ! Le Ministre compare la Tanzanie à ces deux pays qui investissent des millions de dollars sur leurs destination en marketing alors que la Tanzanie fait figure de parent pauvre. D'ailleurs, le Bureau du tourisme Tanzanien a annulé sa participation TTB (Tanzania Toursim Board) aux manifestations professionnelles majeures comme WTM in London ou ITB in Berlin, ce qui signifie une diminution de la publicité sur la Tanzanie et Zanzibar qui entraînera aussi une baisse de fréquentation.
S'il voulait tuer l'industrie touristique, il ne s'y prendrait pas autrement !"